Industrie textile : vers une consommation durable

Industrie textile : vers une consommation durable

L’industrie textile : une prise de conscience naissante

Dans l’industrie de la mode, acheter de façon responsable semble devenir une préoccupation croissante. Cette tendance est alimentée par une prise de conscience grandissante des enjeux environnementaux et sociaux liés à la production et à la consommation de vêtements.

Cependant, malgré cette évolution positive, il est crucial de reconnaître que la fast fashion et la récente ultra-fast fashion restent solidement ancrées à l’échelle mondiale, engendrant des conséquences humaines et environnementales graves. Quantité d’émissions de CO2 comparable à celle du secteur de l’aviation, 150 milliards de vêtements produits en 2020 (faites le calcul du nombre d’unités par habitant…), quantités astronomiques de déchets textiles, conditions humaines de travail désastrueuses, marges bénéficiaires des marques de fast fashion démesurées par rapport aux salaires des travailleurs,…

Ces faits mettent en évidence la nécessité urgente de repenser nos habitudes de consommation et de promouvoir des pratiques plus durables et éthiques dans l’industrie de la mode et du textile de maison. Et vous savez quoi ? Les consommateurs ont du pouvoir !

Les achats responsables offrent une opportunité tangible de contribuer positivement à la société et à l’environnement. En mettant l’accent sur le choix éthique et durable, les consommateurs peuvent soutenir des pratiques de production responsables et encourager l’innovation dans l’industrie textile.

Acheter de façon “responsable” : qu’est-ce que cela veut dire ? Comment faire ?

D’après nous, acheter de façon responsable implique de se demander si un achat constitue un choix éthique et/ou durable pour les parties prenantes. Pour vous aider à répondre à cette question, il est nécessaire de s’informer. Dans le monde du textile, vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe de nombreuses certifications éclairant sur des critères auxquels répond une marque (ou un produit ciblé). Obtenir un label n’est pas tout et certainement pas suffisant ! Encore faut-il que celui-ci soit pertinent quant aux critères que vous valorisez. Par exemple, un label peut certifier la protection de la santé des utilisateurs uniquement, un autre la préservation de l’environnement, d’autres encore sont plus complets, intégrant plus de critères. Prenons l’exemple du coton où la certification la plus complète est GOTS : elle certifie que la marque respecte des engagements durables, environementaux, éthiques et de santé humaine. Vous souhaitez en savoir plus ? Lisez notre article de blog à ce sujet.
Une autre manière de s’informer est de s’abonner aux newsletters d’organisations telles que The Good Goods, ou encore Fashion Revolution.

Acheter de façon responsable peut aussi commencer par acheter mieux. Comment ? En choisissant des produits qui durent et en privilégiant la qualité sur la quantité.
Choisir des matières naturelles peut garantir la qualité des produits, mais encore faut-il s’assurer de leur durabilité. Matières naturelles est synonyme de matières éco-responsables uniquement si elles sont cultivées de façon biologique ou très respectueuses de l’environement. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez notre article de blog. Des matières recyclées à partir des déchets du marché pour refaire des nouveaux produits sont aussi une solution écologique faisant tourner l’économie circulaire.
Par ailleurs, s’il est vrai qu’acheter du linge de maison ou des vêtements de qualité supérieure est plus coûteux à l’achat, il convient d’adopter une vision à long terme : ceux-ci durent généralement plus longtemps et conservent mieux leur forme et leur couleur. Vous vous verrez alors réduire la fréquence de vos achats. Chaque drap aura aura coûté moins cher par bonne nuit de sommeil, et chaque vêtement aura coûté moins cher par journée d’utilisation.
Promouvoir le seconde main lorsque cela est possible (bien que ce secteur présente également ses dérives*) est aussi une manière d’acheter mieux, tout comme se tourner vers des marques aux engagements ancrés et honnêtes en consultant leur site Internet, leurs certifications, leurs engagements, et en osant les interroger sur tout ce qui n’est pas clair !

Acheter mieux, c’est aussi acheter moins (ou pas du tout) ! Il convient ici de se demander si un achat répond à un réel besoin. En Europe, il est constaté que seulement 30% des vêtements de nos garde-robes sont effectivement portés, soulignant ainsi un problème de surconsommation. Il serait peut-être intéressant pour chacun de faire le point afin de savoir si l’on se retrouve dans cette moyenne. Il en va de même pour le linge de maison : combien de nappes ou serviettes avez-vous ? Avez-vous réellement besoin de renouveler votre linge de lit ? Si oui, veillez à choisir des qualités naturelles qui durent (et si elles sont durables et éthiques, c’est encore mieux pour votre santé, pour votre conscience, mais aussi pour l’environement, pour les fermiers, leurs communautés et les ouvriers de production). Optez aussi pour des couleurs intemporelles dont vous ne vous lasserez pas. Avez-vous vraiment besoin d’une couleur éphémère d’une édition limitée que Facebook ou Instagram vous montre tous les soirs et dont vous risquez de vous lasser rapidement ?

La Fast-Food, a inspiré la Fast-Fashion, qui dérive sur le Fast-Living, le Fast-Travelling,…

Si les consommateurs ont du pouvoir, les marques en ont également, voire plus !

Si de plus en plus de consommateurs s’orientent vers une consommation responsable, un nombre croissant de marques se développent également dans ce sens. Ces marques sont celles qui proposent des produits intemporels de qualité supérieure qui durent dans le temps à des prix justes toute l’année et pour tout le monde, et qui sont en adéquation avec leurs valeurs. Lorsqu’elles introduisent des nouveautés dans leur assortiment, elles prennent le temps de la réflexion : tests, analyses des ventes passées, intemporalité,… à l’inverse des collections “flash”, “éditions limitées” créant un “buzz” et une envie non réfléchie chez les consommateurs de se précipiter vers un achat qui se pourrait impulsif, non nécessaire.

Les marques ont également le pouvoir de choisir des modes de production durables, limitant ainsi leurs impacts sur l’environnement. Chez Kalani, nous avons développé un outil afin de connaitre les quantités d’énergie, d’eau, de CO2 émis, de pesticides chimiques économisées grâce à un achat sur notre e-shop plutôt qu’auprès d’une marque qui utilise du coton conventionnel. Pour en savoir plus, suivez ce lien.

De même, une marque se doit d’être respectueuse et éthique avec toutes les personnes qui travaillent à fournir les matières premières, à produire et à vendre ses produits. Voici quelques exemples d’actions responsables que peut prendre une marque : acheter des matières premières locales et/ou Fairtrade ; payer un prix juste aux agriculteurs et personnes qui sont au début de la chaine et souffrent la plupart du temps des prix imposés par les Bourses internationales ; respecter son Devoir de Vigilance éthique en traçant sa chaine d’approvisionnement, en visitant les usines, en auditant ou en demandant des audits sociales des usines, en collaborant avec ses fournisseurs dans une relation de partenariat.

*A propos des dérives de la seconde main, Emmanuelle Durand a publié un ouvrage “L’Envers des Fripes“. Cette dernière a réalisé une enquête mondiale afin de mettre en lumière les défis et les enjeux de la consommation de vêtements d’occasion.

Nous sommes tous des acteurs du changement

En adoptant une approche consciente de la consommation, les individus et entreprises peuvent devenir des acteurs du changement, contribuant ainsi à façonner une industrie textile plus responsable et équitable pour tous. Mais ce n’est pas suffisant. Ces deux piliers ont également besoin du troisième pilier pour forcer le changement : les Gouvernements. Pour protéger notre planète et l’humanité, il faut discuter, voter et légiférer des règles plus strictes, plus équitables, plus logiques. Heureusement, au dessus des cavaliers seuls incarnés par certains pays plus réalistes, l’Europe a voté le Green Deal en 2019. Cela est passé inaperçu avec le Covid et la guerre en Ukraine, mais le tsunami de législations arrive et cela va change la face du monde du textile dans les années à venir. Si vous êtes arrivés jusqu’à la fin de cet article, c’est que vous êtes prêts autant que nous à faire partie de cette merveilleuse aventure !

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